
151 pages
Fiche Livraddict.
J'écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n'ont pas envie d'être protecteurs, ceux qui voudraient l'être mais ne savent pas s'y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés. Parce que l'idéal de la femme blanche séduisante qu'on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu'il n'existe pas.
En racontant pour la première fois comment elle est devenue Virginie Despentes, l'auteur de Baise-moi conteste les discours bien-pensants sur le viol, la prostitution, la pornographie. Manifeste pour un nouveau féminisme.
"Je suis furieuse contre une société qui m'a éduquée sans jamais m'apprendre à blesser un homme s'il m'écarte les cuisses de force, alors que cette même société m'a inculqué l'idée que c'était un crime dont je devais ne pas me remettre."
Lorsque un ami m'a proposé de lire ce livre, j'ai tout de suite été intéressée. Je l'avais déjà repéré sur Livraddict, si bien que j'ai été vraiment contente d'avoir l'occasion de le lire. Dans cet essai, l'auteur aborde un sujet qui me plaisait plutôt bien, déjà : le féminisme. Elle y parle de son propre vécu, de son propre ressenti et passe par tous les sujets tabous : le devoir d'une femme, le viol, la prostitution, le porno.
Dans ces différents exemples, l'auteure nous fait réfléchir sur les relations entre hommes et femmes, et sur la domination que veut exercer le "mâle" chez l'être humain. Les mots utilisés sont vulgaires, le tout est très direct, mais c'est justement ça que j'ai apprécié : cette franchise dont l'auteure fait preuve et la manière qu'elle a de nous faire réfléchir. Bien sûr, je n'étais pas forcément d'accord avec tout ce qu'elle affirmait, mais je dois dire qu'il y a certain nombre de choses avec lesquelles je suis d'accord, et d'autres choses auxquelles je n'avais tout simplement pas réfléchi, avant.
J'ai particulièrement aimé le passage sur le viol, où Virginie Despentes nous raconte son histoire, et comment elle s'est fait violer. Alors, certes, elle était en jupe courte, le soir, et elle est montée dans la voiture des inconnus. Dans ce genre de cas, il y a beaucoup de gens qui réagissent en disant "C'est qu'elle cherchait à se faire violer !" Ah bon ?! Parce que maintenant, on cherche à se faire violer ?! Non, mais sérieusement, quand j'entends des personnes dire ce genre de choses, j'ai juste envie de leur en foutre deux, pour leur remettre les idées en place. Un viol est, par définition, un acte qui n'est pas consenti par une des deux personnes, la victime ; alors non, on ne cherche pas à se faire violer... Je veux bien croire qu'une femme ou une fille puisse chercher à plaire ou à attirer l'attention en abordant des tenues osées, mais jamais elle ne cherchera à se faire violer, et j'estime qu'on a le droit de se trimballer en jupe ou en short sans pour autant se faire violer, et qu'on vienne ensuite nous dire que c'est de notre faute. C'est justement sur ça que l'auteure met l'accent, dans son récit. Les violeurs diront que la fille en question n'a pas cherché à se défendre, donc elle aimait ça. Elle était habillée comme ça, elle faisait du stop, donc c'est de sa faute. Mais non, non ! Peu importe la situation, s'il y a viol, il ne faut pas confondre victime et agresseur... arrêtons les conneries !
Virginie Despentes aborde également le sujet de la prostitution, là encore en parlant de son propre vécu et des quelques fois où elle a donné son corps contre de l'argent. Contrairement à elle, je n'ai pas un avis aussi arrêté sur la question, et je ne sais pas trop quoi penser de ce métier qui est, avouons-le, tout de même ignoble. Mais c'est en tous cas un sujet très intéressant, et j'ai bien aimé la façon dont elle abordait les choses.
- Virginie Despentes est également l'auteure de Baise-moi.
CroqueuseDeLivre, Posté le samedi 14 décembre 2013 17:47
Je ne suis pas du tout tentée ^^